Ces cadres qui troquent leur carrière pour une association

Alors que démarre aujourd’hui le mois de l’économie sociale et solidaire, l’Apec analyse les raisons qui poussent de plus en plus de cadres à se lancer dans ce secteur particulier.

Que ce soit par envie de vivre des expériences nouvelles, par volonté de promouvoir certaines idées sur la société, et même par ambition, de plus en plus de cadres décident d’arrêter leur carrière pour se réorienter vers une association, révèle une étude réalisée par le Conservatoire national des arts et métiers (Cnam), en partenariat avec l’Agence pour l’emploi des cadres (Apec). Encore largement méconnu, le secteur de l’économie sociale et solidaire, composée d’associations, de mutuelles, de coopératives et de sociétés commerciales à but social, soit 200 000 entreprises au total, représente déjà 10 % du PIB et 12 % des emplois privés. Et le secteur devrait encore connaître un grand nombre de recrutements d’ici 2020.

Quelle mouche pique donc ces cadres pour les décider à changer radicalement de vie professionnelle? Ils ont parfois connu de «fortes déconvenues professionnelles et des souffrances» note l’Apec, pointant notamment un déficit de reconnaissance et des perspectives professionnelles limitées. Si chaque histoire est singulière, la première cause des intentions de changement est liée à des réorganisations ou des changements de direction dans leur entreprise. D’ailleurs, les cadres concernés utilisent fréquemment des plans de départs volontaires ou des congés individuels de formation pour se lancer.

Quête de valeurs humanistes

Si les cadres sont conscients que s’engager dans ce secteur a un coût, avec notamment des baisses de salaire, ils sont en revanche séduits par une forme de gestion «démocratique» et «humaine» des organisations du secteur, perçues comme davantage porteuses de valeurs humanistes que les autres. Ainsi, ils associent leur réorientation professionnelle à des possibilités d’expression de soi, à la création d’un projet, au dépassement de soi ou encore à un rythme de vie plus équilibré.

Pour autant, rejoindre le secteur de l’économie sociale et solidaire ne se fait pas en un claquement de doigt. Les cadres estiment que c’est un parcours long et exigeant: il faut s’acculturer au secteur, en comprendre les codes, en cerner les enjeux et les spécificités, et surtout y développer un réseau relationnel. C’est un choix qui engage la personne et son entourage. Le rôle des soutiens sociaux (dispositifs d’accompagnement mais également conjoint et famille) se révèle donc déterminant pour le bon déroulement de la transition, conclut l’étude.

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Source : Lefigaro.fr