Logo du Labo de l'ESS

Les territoires ont la parole

Les territoires ont la parole. L’inquiétude est là : celle d’un populisme faisant une entrée significative dans les exécutifs territoriaux et qui, prenant racine, modifierait peu à peu notre terreau républicain. Le Labo de l’ESS partage ces inquiétudes. Faire reculer la fièvre populiste, nourrie de souffrance sociale, de peur de l’autre, de défiance des institutions, ce n’est pas casser le thermomètre électoral. Ni croire que la fièvre baissera avec des bouillottes de glace politicienne. Il faut agir en profondeur pour attaquer la cause de la fièvre.

Dès sa création le Labo de l’ESS a mis l’accent sur des projets territoriaux régénérateurs, par l’ESS, de nos valeurs républicaines : liberté d’entreprendre autrement, égalité dans l’accès aux emplois et aux ressources, fraternité reposant sur la coopération entre les personnes. Nos Pôles territoriaux de coopération économique et nos Circuits courts économiques et solidaires sont les exemples concrets de ce qu’il faut privilégier : des territoires acteurs de solutions partagées, plutôt que des territoires stigmatisés et stigmatisants. Des territoires qui refusent une forme d’assistanat social générateur de pertes d’estime de soi et des autres, et privilégient de nouvelles combinaisons positives entre l’économique et le social.

Une entreprise d’insertion ou une coopérative d’activité sont des fabriques économiques d’inclusion sociale ! Des cellules qui régénèrent le corps social et prouvent que l’économie n’est pas forcement « l’horreur ». Au sein d’une coopérative, les décisions se nourrissent des richesses apportées par des acteurs de divers horizons. Ce processus permet une autre conception du Bien commun et de la vie politique, il fluidifie les rapports sociaux et permet à chacun d’être acteur. Pour cette raison le Labo se sent pleinement partie prenante des réflexions actuelles sur la notion de Biens Communs.

Nous croyons plus que jamais qu’il est nécessaire de re-fabriquer de la confiance en l’avenir et que l’ESS, cette économie « qui sait où elle va », est un tiers de confiance. Nos concitoyens se défient de leurs institutions. Ils gardent confiance dans leurs associations. C’est un signe. Mais il faut changer d’échelle si l’on veut engranger des résultats. C’est là que le bât blesse. Les pouvoirs publics devraient cesser de regarder ce que nous faisons comme sympathique mais accessoire.

Voter une loi ESS, ne suffit pas. Il faut la concrétiser rapidement par des décrets, la transformer en une vraie politique publique et la doter de moyens. Les acteurs de l’ESS de leur côté doivent se rassembler pour peser d’avantage dans l’espace public, sortir de leurs divisions, et construire des alliances avec les mouvements citoyens, entrepreneuriaux et syndicaux porteurs d’une économie plus juste et créatrice d’emplois de qualité. C’est possible ! Là où il y a des volontés il y a des chemins.

Le Président de la République a lancé l’opération : « La France s’engage ». Nous nous en réjouissons car nous croyons à l’engagement. En tant que Labo nous constatons que les Français sont DÉJÀ engagés, actifs, inventifs, entreprenants.

D’initiatives juxtaposées, il faut bâtir un projet porteur de sens, un nouveau récit. Un projet porteur aussi de résultats significatifs. Voilà la responsabilité des politiques.