Eurecat, une Scop spécialisée en ingénierie et études techniques

L’Udess 05 a rencontré Karine CAZETTES et Serge GERTOUX, architecte et urbanistes, les associés d’une entreprise coopérative spécialisée en ingénierie et études techniques située à Gap.

Quelques infos utiles

eurecat
Les associés de la Scop Eurecat, Karine Cazettes et Serge Gertoux
  • Eurecat : étude en urbanisme, environnement, cartographie et aménagement des territoires.
  • Nombre d’associés : 2
  • Nombres de salariés : 2, une secrétaire et une chargée de projet
  • Date de création : 1er décembre 2014
  • Localisation : Gap Micropolis, prochainement au 18 Bd de la Libération 05000 Gap dès janvier 2016
  • Territoire d’action : principalement les départements des Hautes-Alpes et des Alpes de Haute Provence
  • Activités : ingénierie, études techniques en urbanisme

 

En quoi votre entreprise s’inscrit dans l’économie sociale et solidaire, selon vous ?

Nos clients sont pour l’instant exclusivement des communes de 50 à 3000 habitants des Alpes du Sud. Nous souhaitons avoir une vraie relation de confiance et de proximité avec elles, en les accompagnants de A à Z. Aujourd’hui, la complexité règlementaire s’intensifiant, nos marges de manœuvre et le temps de travail consacré au projet communal (fond) s’en trouvent réduits. Nous ne voulons pas vendre « un PLU en kit », nous souhaitons vraiment travailler en véritable coopération avec les communes. Une relation de confiance et de proximité est donc nécessaire.

Pourquoi avoir choisi le statut de Scop ?

Karine: Avant la naissance d’Eurecat, je travaillais en collaboration avec François Estrangin sous le statut de profession libérale. Nous avons développé une façon de travailler relativement proche de « l’esprit SCOP», que ce soit entre nous ou avec nos salariés. Lorsque François est parti à la retraite, j’ai voulu poursuivre l’activité avec quelqu’un qui avait de l’expérience dans le domaine de l’urbanisme. Je souhaitais avoir un véritable associé qui s’engage et s’investisse réellement dans l’entreprise dans le but d’en assurer une gestion et une gouvernance en totale collaboration. C’est pourquoi le choix de scop nous a semblé un statut en adéquation avec nos souhaits, principes et valeurs que nous souhaitons appliquer dans notre profession.

Qu’est-ce que ça vous apporte ou à contrario quels sont les inconvénients que cela implique ?

Le positif, c’est que le statut coopératif nous permet d’élargir le réseau avec d’autres entreprises de domaines d’activités complémentaires à la notre, notamment par le biais de l’Union régionale des Scop (Urscop). C’est une façon de faire entendre une voix un peu différente dans le contexte économique local et auprès de nos clients (collectivités locales).
Par contre, en négatif, on constate que ces formes d’entreprises sont encore méconnues et il est donc parfois difficile de se faire reconnaitre dans les marchés publics en tant que tel. Notre objectif est bien de partager avec les communes un projet territorial durable où l’humain est au centre du projet.

Quelles sont vos principales difficultés ?

Nos commandes passent exclusivement par des marchés publics. C’est effectivement au travers d’une mise en concurrence que passe la plupart du temps la commande publique. Cette mise en concurrence vise habituellement à répondre à une exigence de qualité qu’est en droit d’avoir tout acheteur public consciencieux. Pourtant, nous ne sommes pas convaincus que cela soit la seule et bonne manière d’atteindre la qualité recherchée. En effet, les marchés de prestations intellectuelles ont la particularité de proposer bien autre chose qu’un produit fini à l’acheteur. C’est bien plus une démarche, un engagement et un accompagnement (certes, limité dans le temps) qu’un objet que doit acheter la collectivité publique au prestataire retenu. C’est bien là toute la difficulté.
Nos propositions ou « offres » cherchent un cadre adapté à un type de prestations dans lequel la confiance et la participation active des parties sont primordiales. Ce cadre est encore à construire. Nous vivons actuellement un moment propice à l’expérimentation et à l’innovation puisque beaucoup de transformations à la fois des structures publiques et des cadres socio-économiques sont en cours …

Reportage réalisé par Claire Denizot en janvier 2016