1 Scop sur 4 est dirigée par une femme

Le mouvement SCOP a mené une étude sur l’égalité professionnelle dans les sociétés coopératives et participatives. Il en résulte que 25 % de ces entreprises sont dirigées par une femme, un chiffre supérieur de 7 points aux entreprises classiques en France (source INSEE).

« Si le modèle coopératif se distingue sur ce sujet, c’est parce qu’il joue un rôle dans d’accession des femmes à la direction d’entreprises : elles y trouvent leur place et accèdent plus facilement aux hautes responsabilités », souligne Patrick Lenancker, le président de la CG SCOP.

Les femmes présentes sur tous les secteurs, même les plus masculinisés

À l’instar de l’économie classique, les instances dirigeantes des SCOP sont particulièrement féminines dans les secteurs de l’éducation/santé/action sociale (50 %), ainsi que des commerces et des services, où la part des femmes pèse respectivement 41 % et 31 % parmi les membres des instances dirigeantes et d’administration des entreprises de ces secteurs. Plus surprenant, les femmes se distinguent dans des scteurs traditionnellement masculins, comme l’énergie et l’environnement (54 % de femmes parmi les membres des instances dirigeantes et d’administration), l’industrie (22 %), la construction (11 %) ou encore le transport (10 %). Si la part des femmes dirigeantes est largement majoritaire dans les TPE (moins de 9 salariés), avec un taux de 26 %, elles représentent près d’un quart des dirigeants des sociétés de 50 à 249 salariés, un score qui chute à 7 % pour les entreprises de taille supérieure.  

Le mouvement SCOP, promoteur de la parité hommes-femmes

La question de la parité hommes-femmes dans le monde de l’entreprise est plus que jamais d’actualité. L’une de ses illustrations est la loi des quotas, imposée par la France aux entreprises du CAC 40. Cette stratégie commence à porter ses fruits puisque la part des femmes dans les conseils d’administration de ces grandes entreprises a dépassé 30 % au 1er juin 2014 (+2 points en un an).

Cependant, bien que les initiatives se multiplient pour gommer cette discrimination, une femme doit encore montrer davantage de compétences qu’un homme pour gravir les échelons de la hiérarchie. Plus féminisé, le milieu de l’économie sociale et solidaire constitue à cet égard un intéressant observatoire. Les femmes y trouvent des valeurs qui leur correspondent, notamment le mode de gestion, plus participatif, qui dépasse les échelons hiérarchiques stricto sensu, et qui se situe à l’opposé d’un modèle plus directif, voire « déshumanisé », que nombre d’entre elles ont déserté. Très investi dans ce débat, le mouvement SCOP encourage les femmes à s’engager professionnellement au sein d’une SCOP mais les invite également à postuler aux mandats électifs, pour une participation active au sein du mouvement. 

« Malgré des statistiques plutôt flatteuses au regard des statistiques nationales, le mouvement SCOP est conscient des efforts à accomplir en matière de promotion des femmes et continuera de porter de thème dans ses débats », estime Patrick Lenancker.

Catherine Parrotin, PDG d’AEL 

Depuis juin 2012, Catherine Parrotin, 45 ans, exerce les fonctions de PDG de la SCOP Avenir Électrique de Limoges, bientôt centenaire. Après l’obtention d’un DUT de comptabilité-gestion, elle débute sa carrière dans un cabinet d’expertise-comptable pendant trois ans. Elle est ensuite embauchée dans une entreprise de travaux où elle assure le contrôle de gestion pendant trois autres années. En 1998, elle intègre la SCOP Avenir Électrique de Limoges où elle occupe le même poste. Très investie dans l’entreprise, elle grimpe rapidement les échelons de la hiérarchie et exerce successivement dans les domaines juridique, informatique puis au service qualité. En parallèle, elle suit les cours du soir au CNAM pendant trois ans et complète son DUT par une formation en économie-gestion. Son investissement personnel et professionnel lui permet d’être nommée directrice générale de la SCOP en mai 2011. Elle collabore avec l’ancien dirigeant Daniel Marie pendant un an, afin d’assurer le relais de la succession.

Source : Le miroir social